Malgré la crise historique, la période de confinement a démontré l’enracinement de la détestation de l’Islam et des musulmans en France.

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La période de confinement qui s’est étendue du 17 Mars au 11 Mai 2020 a démontré l’enracinement de la détestation de l’Islam et des musulmans en France. L’épidémie de coronavirus qui avoisine les 30 000 morts n’a mis aucun frein aux déclarations racistes de personnalité politiques et médiatique. Lorsque le secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Intérieur déclare que “faire respecter le confinement dans certains quartiers n’est pas une priorité”, le message sur la non importance des vies humaines dans ces quartiers est rendue explicite au plus haut sommet de l’État. Pourtant, cela n’a pas empêché la police française de commettre plusieurs agressions gratuites, agressions racistes ou de harceler les jeunes de ces quartiers.

Les musulmans ont été érigés comme le groupe incapable de respecter les normes d’hygiène ou le confinement. Pourtant, les violations du confinement dans des quartiers à majorité blanche ou les pressions de l’épiscopat catholique pour y mettre un terme n’ont choqué personne.


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La responsabilité des médias est encore une fois engagée. Certes, des années d’islamodiversion ont rendu cette pratique quasi normale en temps de crise. Mais que les musulmans soient désignés comme les seuls à même de ne pas respecter le confinement illustre combien les tenants du discours majoritaire transposent sur “les autres” toutes leurs obsessions. Pourtant, le non respect du confinement par des personnes blanches et habitants les quartiers huppés de Paris ou de Nice ont été largement documentés. Des messes clandestines, les pressions de l’épiscopat catholique sur le Premier Ministre, après midi dansants dans le 18ème, des personnes en train de bronzer dans les parcs ou au bord des plages et même l’émergence de collectifs refusant le confinement n’ont pas remis en question les procès faits à celles et ceux qu’on appelle les musulmans.

C’est parce que les responsables politiques et influenceurs s’identifient à celles et ceux qui ont volontairement refusé de respecter le confinement, qu’il a fallu faire une projection sur les musulmans et les tenir pour responsables, soit par l’accusation, soit par l’infantilisation.

Le rôle de l’extrême droite et sa convergence avec les principaux médias ne peut absolument pas être minimisé tant la fachosphère a été capable de déclencher la polémique ou de propager des fake news, de mettre à contribution journalistes, chroniqueurs et polémistes pour l’amplifier au point que Ministres et préfets se retrouvent à devoir se justifier.

Quelle est la réalité sur le terrain? Quels sont les mécanismes d’un tel parti pris et quelles en sont les conséquences alors que l’épidémie est loin d’être contenue?

Dans cet épisode, je reprends les faits et les analyse pour donner une lecture à la lumière du discrédit jeté sur l’exécutif et l’implication des musulmans dans la lutte contre le coronavirus.

crédit musique: Tune Seeker