17 Novembre 2019, 23 Janvier 2020 : deux dates à retenir dans l’histoire du Covid 19 en Chine. La première est celle de sa première apparition à Wuhan, dans des circonstances qui petit à petit, comme les pièces d’un puzzle, sont toujours en cours de reconstitution. La deuxième date est celle qui marque le confinement total des habitants de la province de Hubei, soit plus de 80 millions de personnes, un confinement qui s’est progressivement levé alors que le reste du monde affrontait sa première vague de la pandémie.

Entre les deux, une chape de plomb, celle imposée par le Parti Communiste Chinois, le Public Security Bureau (service de sécurité du pays), et par le « président à vie » Xi Jinping, dont le surnom « Winnie l’Ourson » est, sur le Net, l’objet d’une traque impitoyable. Tout comme les informations objectives de médecins, de citoyens et de lanceurs d’alertes, effacées en temps quasi-réel, et refoulées par la « Grande Muraille de Chine » digitale empêchant les habitants du pays le plus peuplé de la terre de lire d’autres sources que celles autorisées par le régime. Rien n’a été épargné par les trois acteurs mentionnés pour écraser toute velléité d’informer et de protéger d’un virus qui de ce fait, est devenu une pandémie mondiale, plongeant la plupart des pays dans un « long hiver » sanitaire et économique.

Pendant que le régime chinois s’immisce en Europe et dans le monde pour promouvoir son efficacité dans la lutte contre l’épidémie – qui d’après lui contrasterait avec l’impéritie de pays « démocratiques » supposés décadents – il conviendrait de réaliser une petite piqure de rappel au moment même où une deuxième d’infection à la COVID19 est envisagée. A l’heure où Xi Jinping réécrit l’histoire, où son portait s’affiche avec des remerciements pour son aide « désintéressée » dans certains pays européens tels la Serbie, il s’avère indispensable de retracer l’historique répressif en matière de santé publique d’un régime autoritaire qui s’est méfié d’une réalité scientifique et virologique qu’il n’a su contrôler.


Au cas où l’autoritarisme pourrait être vanté comme un mode de gestion de crise efficace, quelques faits viendront montrer qu’étouffer le réel ne sert ne fait que repousser l’inévitable. A travers son déni de deux mois d’inaction et de censure, le régime cède à la tentation première de régimes autoritaires classiques : réécrire l’histoire. Il est à espérer que l’opinion mondiale et l’Europe seront circonspects dans l’acceptation d’une vulgate du régime chinois qui efface deux mois de censure et de répression comme s’il s’agissait d’un simple fichier informatique à détruire.

Une propagande diffusant les vertus d’une société obéissante à ses chefs, sans pluralisme politique, capable de produire et de vendre dans le monde entier en réalisant des scores de croissance à deux chiffres n’a malheureusement rien de nouveau. Un tel modèle « singapourien » de « croissance contre libertés » avait été déjà vanté par la Chine (et d’autres pays d’Asie, repris explicitement par des régimes dictatoriaux moyen-orientaux ou africains comme la Syrie de Bachar al-Assad ou la Tunisie de Ben Ali) dans les années 1990. Ce modèle avait su convaincre jusqu’à ce que la crise économique de 1997 ne vienne tempérer ces ardeurs (le coupable de cette crise était tout trouvé par certains dirigeants autoritaires d’Asie : Georges Soros …). Le tropisme répressif chinois et sa propagande post-épidémique n’est donc qu’un avatar de cette époque, qui vise à stigmatiser l’inefficacité des démocraties libérales face au Covid19.

« Patient zéro »

« Il est entièrement concevable que des cas de Covid19 existaient dès la mi-novembre »

Le South China Morning Post est le premier journal qui avait pu lire des sources officielles chinoises confidentielles indiquant que Beijing connaissait la première personne atteinte de Covid19. La presse internationale et locale, au hasard du Guardian à Ouest-France, du Parisien à BusinessInsider, a repris l’histoire de l’homme de 55 ans originaire du Hubei, qui aurait été le premier à contracter une pneumopathie liée au virus. Le rythme des personnes ayant les mêmes symptômes a cru de façon régulière en décembre, de 9 (quatre hommes et cinq femmes entre 39 et 79 ans, tous du Hubei), pour atteindre les 60 à la fin du mois. Jonathan Mayer, professeur émérite du Département d’Epidémiologie de l’Université de Washington, a lui-même déclaré qu’il était « entièrement concevable que des cas de Covid19 existaient dès la mi-novembre ».

Il a toutefois ajouté que trois possibilités ont retardé la réaction de la Chine face à l’apparition de cette nouvelle maladie : les cas n’ont pas été détectés au mois de novembre 2019 ; ou bien ils ont été détectés mais n’ont pas été diagnostiqués comme relevant d’une nouvelle pathologie ; ou, dernière hypothèse, les cas ont été détectés mais le rapport les concernant a été censuré. Mayer penche pour la dernière hypothèse, car il déclare être informé de suppression de premiers rapports de cas de Covid19 diagnostiqués, et connaître des récits de lanceurs d’alerte qui ont été traités plutôt sévèrement.

C’est le 8 décembre 2019 que la Chine a informé l’OMS du premier cas de Covid19. Une étude de médecins chinois de l’hôpital Jinyintan de Wuhan a publié une étude dans The Lancet qui donne le 1er décembre comme date de la première infection connue. A la fin décembre 2019, les médecins chinois se sont rendus compte qu’avec 266 cas déclarés, ils traitaient une nouvelle maladie pulmonaire, concluant à l’inefficacité des antibiotiques et antiviraux administrés contre des pneumonies classiques. Un docteur de l’Hôpital Provincial de Hubei de Médecine Chinoise et Occidentale Intégrée, Zhang Jixian, a dès le 27 décembre souligné que la cause des pneumopathies était un nouveau type de Coronavirus, apparenté mais distinct du SRAS.

La chape

Le Dr Li Wenliang fut parmi les premiers à lancer l’alerte

L’alerte concernant le virus a été donnée au grand public par des médecins chinois dès le 30 décembre. Li Wenliang, le docteur célébré par le régime comme un martyr du Covid19 (il est d’autant plus aisé de célébrer les morts à titre posthume qu’ils ne parlent plus…), avait prévenu ses collègues sur les réseaux sociaux dès cette date. Très vite, la phrase « Nous voulons la liberté d’expression » était apparue sur les réseaux sociaux, avant d’être effacée en quelques heures par censeurs du régime.

Quant à Li, il avait écopé le 3 janvier d’un blâme de sa direction et des autorités pour avoir répandu des rumeurs. Le journal en ligne The Conversation affirme qu’il a dû signer son autocritique de ses empreintes digitales. Paul Gardner, chercheur à l’Université de Glasgow a dans cet article souligné que « le parti (Communiste Chinois) focalise sa censure sur des problèmes qui peuvent miner sa légitimité. » L’intimidation de lanceurs d’alertes, de citoyens ou de professionnels mettant l’accent sur des problèmes relatifs à l’environnement, à des catastrophes naturelles, des accidents majeurs et des épidémies est un grand classique du régime. Une revue basée aux USA, le China Digital Times, avait publié une centaine d’instructions confidentielles fuitées, à l’adresse de journalistes chinois, concernant ce type de sinistres survenus entre 2013 et 2018.

Les thèmes de discussions en ligne sont balisés par les contenus de la presse officielle chinoise publiés et disséminés l’échelle industrielle. Gardner, sur la base de ces informations, a pu noter que le pourcentage d’articles parlant de problèmes environnementaux postés par le Quotidien du Peuple chinois sur Sina Weibo (le Twitter local) avait décru de manière significative entre ces deux années : entre 2013 et 2015, 4,8% des posts sur Sina Weibo évoquaient ces sujets, contre 1% en 2018. En ce qui concerne les accidents et les catastrophes, ce chiffre est passé de 8-10% à 4 % entre 2013 à 2018.

Six jours décisifs

Le pouvoir Chinois, en outre, a gardé le silence sur l’épidémie pendant six jours cruciaux précédent le 20 janvier, date à laquelle le Président Xi Jinping a averti les citoyens de son pays. Six jours pendant lesquels le taux -largement sous-estimé- de 3000 infectés a été atteint. Six jours pendant lesquels un banquet du Nouvel An Chinois réunissant 40 000 personnes a été organisé au centre de Wuhan, créant par la même occasion un gigantesque cluster de contaminations. Les chiffres de personnes atteintes du Covid19 à ce moment-là ont été publiés le 15 avril par l’agence Associated Press, qui s’est fondé sur des estimations d’épidémiologistes dérivées de données rétrospectives d’infection. Ce délai, cette chape et cette censure au sujet d’une maladie qui venait troubler les célébrations triomphales du régime, a constitué un moment clé dans la dissémination du virus, à la fois dans la ville de 11 millions d’habitants qu’est Wuhan, dans la province de 80 millions d’habitants du Hubei, et dans toute la Chine. C’est probablement cette semaine, en tout cas avant le 20 janvier, que l’épidémie s’est répandue en Italie et en Espagne, et de cette période que date les premières contagions entre personnes n’ayant pas visité la Chine. Comme le dit l’épidémiologiste de l’Université de Los Angeles Zuo-Feng Zhang, « si une action avait été décidée six jours plus tôt, il y aurait eu bien moins de patients et les infrastructures médicales auraient été suffisantes. Nous aurions pu éviter l’effondrement du système médical de Wuhan. »

Un précédent : le tremblement de terre de 2008 au Sichuan

La responsabilité de fonctionnaires locaux du régime chinois a été flagrante durant cette semaine de janvier : pendant ce délai de six jours, aucun cas n’a été enregistré à Wuhan, alors qu’entre les 5 et 17 janvier, des centaines de patients se pressaient dans les hôpitaux de la ville et dans toute la République Populaire. Dans un régime totalitaire, la périphérie administrative a toujours peur de transmettre des mauvaises nouvelles au centre, fussent-elles le résultat de catastrophes naturelles. Le régime chinois vante aujourd’hui l’efficacité de sa lutte contre la pandémie en raison de son contrôle social accentué. Pourtant, comme dans d’autres états totalitaires de même type (Corée du Nord, Myanmar…), le “roi” (Xi Jinping en l’occurrence) se retrouve nu quand il s’agit de parer soudainement à un désastre de ce type : l’autocensure pour ne pas déplaire au nouveau Grand Timonier est la règle dans les provinces qui font face à des évènements incontrôlables. La réaction de bureaucrates du Parti Communiste lors de l’apparition du Covid19 fait d’ailleurs écho à de nombreux précédents analogues.

On se contentera d’un exemple : le 12 mai 2008, un tremblement de terre avait ravagé le Sichuan, autre région fort peuplée du sud de la Chine. 5000 écoliers avaient trouvé la mort ce jour-là dans leurs établissements en raison de constructions qui n’étaient pas aux normes. 7 000 classes s’étaient écroulées comme des châteaux de cartes. Ce séisme avait fait 70 000 victimes dans la province, et 20 000 personnes ont en outre été portées disparues. Les membres du parti avaient été corrompus par les entreprises du bâtiment impliquées, et la capitale n’avait pas été avertie de cette concussion généralisée. Les parents des enfants morts et l’opinion publique s’étaient indignés pendant un court moment sur Internet, jusqu’à ce que le gouvernement Chinois impose sa censure et menace les familles des victimes. Les protestations des parents faisaient tache dans une Chine se voulant une vitrine pour les Jeux Olympiques de Pékin qui allaient se dérouler l’été de la même année…

Le tremblement de terre du Sichuan avait dévasté la région en 2008 et révélé l’ampleur de la corruption des autorités locales dans l’attribution des marchés publics

A Hanwang au Sichuan, les parents des écoliers disparus se sont vus « récompensés » par un « cadeau » gouvernemental de 8 800 dollars, prix de leur silence. Comme dans le cas du Covid19, la répression s’est abattue sur des lanceurs d’alertes, dont le professeur d’école Liu Shaokun, arrêté le 25 juillet 2008 pour, grande surprise, « dissémination de rumeurs et destruction de l’ordre social ». Il avait posté sur le web des photos des écoles ravagées par le séisme … Marx a dit que l’histoire se répète, d’abord comme une tragédie, puis comme une farce : en Chine, du tremblement de terre de 2008 au Covid19, elle se répète surtout sous forme de … tragédie.

Complotisme Officiel

Le pouvoir chinois s’est rendu compte, à la fin janvier, qu’il avait laissé se répandre un virus qui circulait désormais en Europe (en particulier en Lombardie et dans le Veneto) et aux Etats-Unis (dans l’état de Washington). Les premières tentatives d’étouffement n’avaient finalement pas porté leurs fruits. Le régime s’est donc concentré sur la diffusion de fake news et de théories conspirationnistes, à l’instar des Russes avant les élections américaines de 2016.

Une riche initiative faisant suite à la publication dans la revue spécialisée The Lancet, le 24 janvier, d’un article sur le lieu d’origine vraisemblable du Covid19, écrit par 29 chercheurs et médecins chinois : le « Wet market », le marché aux animaux sauvages de Huanan à Wuhan. Alors que le génome du Covid19 avait été décodé, et que les infectiologues avaient déterminé que le virus avait sauté la barrière de l’espèce (de la chauve-souris et du pangolin à l’homme) les « vérités alternatives » de Xi Jinping ont commencé à essaimer.

Certaines des théories du complot les plus disséminées sur l’origine de ce virus n’ont pas été le fait de trolls ou d’illuminés, mais bien de représentants du gouvernement de Beijing. A commencer par le porte-parole et directeur général adjoint du département d’information du Ministère des Affaires Etrangères, Zhao Lijian. Ce dernier s’est servi de son compte suivi par quelques 287 000 abonnés pour tweeter en mars que les Etats-Unis étaient à l’origine du Covid 19.

« la délégation US avait peut-être amené le coronavirus à Wuhan, et qu’une mutation aurait affecté le virus »

Mais revenons au 19 février, lorsqu’une autre étude publiée sur le site ChinaXiv.org, écrite par des scientifiques de diverses institutions (le jardin tropical Xinshuangbanna de l’Académie des Sciences de Chine, l’Université d’Agriculture de Chine du Sud et l’Institut pour la recherche sur le Cerveau) a laissé entendre que le virus était d’origine étrangère. Quelques jours plus tard, suite du feuilleton, cette fois dans le People’s Daily chinois. Le 23 février, un article de ce journal a réitéré des allégations du jour précédent émanant du Global Times (retirées du net depuis), en mentionnant un « rapport d’une chaîne de télévision japonaise suspectant que quelques-uns des 14,000 Américains morts de la grippe pourraient avoir contracté sans le savoir le coronavirus » avant qu’il n’apparaisse en Chine. L’article cité faisait le lien avec les Jeux Olympiques Militaires, se déroulant à Wuhan en Octobre 2019. Coïncidence, pendant ce temps, des utilisateurs de Weibo, le Twitter chinois, en avaient déduit que « la délégation US avait peut-être amené le coronavirus à Wuhan, et qu’une mutation aurait affecté le virus, le rendant plus létal et contagieux, causant une épidémie de grande ampleur ».

Les rumeurs publiées par le People’s Daily semblent avoir eu le succès escompté. Elles ont été reprises par des sites internet de pays occidentaux, ce qui permettait de voiler quelque peu les médias à l’origine de leur diffusion initiale. Le 4 mars, le site conspirationniste GobalResearch.ca titrait « Le virus aurait-il été originaire des USA ? ». L’article soulignait qu’il « apparaît que le virus n’est pas originaire de Chine et que, d’après des rapports en japonais et dans d’autres médias, il serait originaire des Etats-Unis ».

Le site prétendait en outre que les autorités médicales chinoises avaient collecté 100 exemplaires du génome dans douze pays et quatre continents, identifiant les variétés et mutations du virus, concluant que le Covid19 était apparu bien avant novembre et ce, à la suite des jeux militaires de Wuhan. C’est cet article qui a alors été retweeté neuf jours plus tard par le haut fonctionnaire mentionné, Zhao Lijian. Inutile de dire que les chercheurs japonais ayant déduit l’origine américaine du virus n’ont jamais été retrouvés. Globalresearch.ca a fait état d’un lien hypertexte dans le papier du Global Times avec le site japonais Asahi News, en fait inexistant.

Dans le même article du 4 mars de GlobalResearch.ca, on trouve également une « preuve », cette fois venant de Taiwan : une capture d’écran montre supposément un homme dissertant sur l’origine américaine du virus, décrit comme « un virologue et un pharmacologue de pointe qui a complété une recherche longue et détaillée ». Ledit spécialiste s’est avéré être un membre du parti pro-Pékin de Taiwan et du conseil municipal de Taipei. La conférence du Taiwanais avait d’ailleurs commencé dans le burlesque, avec des pseudo-défecteurs chinois, géorgiens et russes mentionnant un programme américain utilisant des moustiques et des chauves-souris à des fins bioterroristes.

La conclusion de ce « scientifique » était qu’en « septembre 2019, quelques Japonais avaient voyagé à Hawaii et étaient rentrés infectés, des personnes qui n’ont jamais été en Chine ». « C’est-à-dire deux mois avant les infections en Chine et juste après que le Council for Disease Control américain (CDC) ait soudainement et totalement fermé le laboratoire d’armes bactériologiques de Fort Detrick ». Raisons pour une dissémination américaine délibérée du virus Covid19, d’après l’article ? Forcer Pékin, dans le cadre de la guerre commerciale avec les USA, « d’acheter américain »? Mentionner des « Japonais » et des « Taiwanais » semble d’ailleurs une manoeuvre judicieuse, car les deux pays sont alliés des États-Unis et le régime chinois ne cache pas ses ambitions d’envahir Taïwan.

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La boucle a été bouclée le 13 mars, lorsque le fonctionnaire Zhao Lijian a twitté des liens vers les articles de Global Research, en soulignant qu’ils étaient « importants pour tous et chacun d’entre nous ». L’après-midi du même jour le South China Morning Post a rapporté que les tweets de Zhao avaient été vus 4,7 millions de fois sur le réseau social Weibo. Douze heures plus tard, le New York Times affirmait que 160 millions de lecteurs avaient visionné les tweets. Dans un pays comme la Chine, où les informations ne peuvent qu’émaner du pouvoir, de hauts fonctionnaires ou de médias à leurs services, et où les sources étrangères sont en général bannies du web, il est facile de mesurer l’impact d’une tel fake news en circuit fermé. Il est d’ailleurs dangereux, par les temps qui courent, de douter sur les forums de discussions chinois de l’origine américaine du virus.

Made in China : « l’aide désintéressée » du régime chinois

Sitôt le confinement total de la province de Hubei déclaré, le régime chinois a vanté par monts et par vaux sa gestion autoritaire, le « civisme de ses citoyens » disciplinés et patriotes face au « démon » de l’épidémie. Elle a mis en avant sa technologie de reconnaissance faciale, les vertus de son totalitarisme numérique, ses drones, ses mesures de « crédit social » qui font des Chinois un peuple sous surveillance permanente, et ses hôpitaux de campagne dans la ville de Wuhan montés en quelques jours. Et « l’usine du monde » a affiché sa volonté de « secourir » une Europe (et une France) où hôpital public et services de santé ont été fragilisés pendant des décennies par une politique néo-libérale de flux tendus, de vision purement comptable et managériale à court terme et de réduction de financements étatiques.

Redorer le blason du régime chinois

Un effort titanesque de relations publiques, en vue de réécrire l’histoire de l’épidémie, dans le but de faire oublier les mois de censure, de répression, de manipulation, et … d’incompétence

Il s’agit bien là de lustrer le régime chinois, d’exporter un modèle autoritaire qui ferait brillante figure face à la désorganisation et la décadence individualiste de pays démocratiques, où les droits de l’homme ne sont qu’un cache-sexe et une antichambre du chaos pour beaucoup dans les franges les plus conservatrices. Une opportunité d’exalter les valeurs confucianistes d’obéissance, et faire passer la gérontocratie chinoise pour la vertu au pouvoir. Montrer que la production de l’industrie chinoise redémarre, tourne à plein régime, prête à aider généreusement les pays toujours victimes de la pandémie. Quitte à leur vendre des équipements défaillants. Les exemples qui suivent sont d’une consternante éloquence:

25 mars : le gouvernement espagnol annonce avoir acheté au prix comptant, avant livraison, du matériel médical à raison de 432 millions d’Euros. Une vente aux enchères, sans contrepartie de qualité, incluant 550 millions de masques, 5,5 millions de tests pour déceler l’infection, 11 millions de gants chirurgicaux. Les entreprises productrices de Chine insistent sur un paiement intégral avant livraison. Or Celle-ci est à prix d’or, et elle se négocie sur le tarmac des aéroports du pays, quitte à changer le destinataire au mépris des accords passés.

26 mars, en Espagne : 640 000 tests importés de Chine se sont révélés être défectueux. Ces derniers, fabriqués par la compagnie de Shenzhen Bioeasy Biotechnology n’auraient détecté que 30 % des contaminations. Des documents fuités publiés par le journal El Mundo, le 2 avril, ont révélé que Bioeasy a délibérément menti quant à la fiabilité de ses tests. Entre temps, un autre million de ceux-ci vendus à l’Espagne se sont avérés être défectueux.

28 mars : les Pays-Bas sont forcés de rappeler 1.3 millions de masques chirurgicaux produits en Chine et non conformes aux normes minimales de protection des soignants. Les KN95 sont certes moins chers que les FFP2 français ou que les N95 américains, mais ils sont loin de couvrir les visages de façon efficace. Comme l’a dit le Ministère de la Santé néerlandais, « une partie de ce chargement avait déjà été délivré aux soignants ; et le reste de la cargaison a été immédiatement stoppée et n’a pas été distribuée ».

Le même jour, la France annonce avoir commandé un milliard de masques à la Chine. La dernière usine de fabrication en Bretagne avait été vendue pour fermer définitivement ses portes.

« Ne pas « politiser » les préoccupations »

Slovaquie, Turquie, Malaisie, Royaume-Uni, République Tchèque : la liste des payés trompés est longue. Le 1er avril, Bratislava, à travers son Premier Ministre Igor Matovic, a affirmé que les Slovaques avaient « une tonne de tests » payés 15 million d’Euros et qu’ils étaient « inutiles ». Le 27 mars, le Ministre de la Santé turc Fahrettin Koca a mis en avant que les kits de tests chinois étaient précis à 30-35 %, en soulignant qu’«ils les avaient essayés », qu’ils «  ne marchent pas » et que « l’Espagne avait fait une énorme erreur en les utilisant. ». A Prague, le Ministère de l’Intérieur a dû débourser 2.3 millions d’Euros pour des tests envoyés par la Chine à la marge d’erreur de 80%.

La réaction de Pékin à toutes ces ventes frauduleuses de matériel médical inutilisable ? Le 30 mars, la porte-parole du gouvernement chinois Hua Chungying a demandé aux pays d’Europe de ne pas « politiser » les préoccupations concernant les tests de son pays, en ajoutant que « les problèmes devraient être résolus sur la base des faits, pas sur des interrogations politiques. »

Comme dit plus haut, les faits sont pourtant plutôt têtus. L’entreprise Huawei – celle-là même qui réussirait à contrôler le net européen par la vente de sa 5G, un outil qui pourrait servir à des fins d’espionnage – vexée par les réactions européennes, a annoncé qu’elle arrêterait de distribuer des masques à l’Europe à la suite des commentaires du directeur des affaires étrangères de l’EU Josep Borrell, qui a décrit la Chine comme étant engagée dans « une bataille globale de la narration ». Huawei, à travers son représentant pour les pays de l’Union Européenne, Abraham Liu, a lui nié tout « agenda caché » dans sa « politique de générosité » et a affirmé ne « rien vouloir en échange » de ses masques.

La colère des pays européens suite à la vente de pacotille médicale a atteint d’autres sommets. Le Daily Mail britannique du 29 mars citait une source gouvernementale du Royaume-Uni faisant état de « la campagne de désinformation répugnante qui se déroule et qui continue ; ils (le gouvernement chinois) savent qu’ils ont eu tout faux et plutôt que d’accepter cela, ils répandent des mensonges ».

Ian Duncan Smith, un cacique du Parti Conservateur britannique, a déclaré qu’il « était vital que nous commencions à discuter du point auquel nous sommes devenus dépendants de cet Etat totalitaire. » À voir jusqu’où ira Londres dans la révision d’une politique de commerce à tout prix avec la Chine surnommée en privé le Kow-Tow Project » (« Projet beni-oui-oui »).
Pour conclure, « la vérité brutale est que la Chine paraît bafouer toutes les règles normales de comportement dans chaque aspect de la vie – de la santé publique au commerce et de la manipulation de devises à la répression interne ». La paranoïa du régime tue et la crise de la COVID19 n’a fait que lever un coin du voile.

Manipuler les statistiques, maquiller les morts …

L’OMS, de façon naïve ou coupable, avait accepté sans broncher les statistiques de Pékin relatives à la Covid19. Fin mars, la Chine n’avait reconnu que 3339 morts et 82000 infections du Coronavirus à Wuhan. Les informations des services secrets américains et d’autres sources provenant d’opposants chinois ont quant à elles affirmé que le vrai nombre de victimes avait été sous-évalué (encore une litote …). Un rapport envoyé à la Maison Blanche a conclu que les statistiques chinoises étaient « intentionnellement incomplètes » et « fausses ». Le vrai nombre de morts se situerait entre 40 000 et 120 000.

Les informations ont été publiées in extenso dans la presse, en particulier dans Foreign Policy. Dans l’Express britannique, la dissidente chinoise Jennifer Zeng, en lien avec des contacts à l’intérieur du pays, a relaté que « la ville de Wuhan s’était préparée à construire 15 hôpitaux de campagne en plus pour gérer le nombre de victimes. » Elle a ajouté qu’«après la visite de Xi Yinping (à Wuhan, le 10 mars), les hauts fonctionnaires ont déclaré que les patients des hôpitaux devaient être renvoyés chez eux ». « Les patients ont été relâchés avant d’être correctement diagnostiqués et testés. » Le fait de prétendre que le virus était sous contrôle était dicté par des considérations économiques totalement contredites par les faits. Des vidéos montrent des corps des victimes du Covid19 déménagés la nuit. En bref, Jennifer Zeng a de façon peu diplomatique conclu : « la statistique des 3000 morts est de la foutaise absolue » (absolute bullshit »).

La disparition surprise du virus annoncée par les canaux officiels chinois est en porte-à-faux avec les informations déduites du fonctionnement des crématoriums de Wuhan, qui ont tourné jour et nuit à plein régime pendant des semaines. C’est en calculant les nombres d’incinération par jour de chaque crématorium que le chiffre de 40 000 a été atteint. Un chiffre (assez minimal) de 232 000 infections a été mis en avant par Ben Cowling, professeur au Département de Santé Publique de l’Université de Hong Kong ; il a été atteint en incluant un pourcentage de patients asymptomatiques de la maladie.

L’universitaire a déclaré à la BBC (Coronavirus : Why China’s claims of success raise eyebrows, 7 avril 2020) que les tests ne concernaient au début que ceux qui avaient les symptômes spécifiques de pneumonie associée avec le marché aux animaux sauvages de Wuhan. Même si d’après lui, « le degré de sous-estimation était plus important dans les phases précoces de l’épidémie », cela multiplie sérieusement le nombre de cas par un facteur de 3. De la volonté délibérée du régime chinois de masquer le véritable nombre de morts, ou de sa sous-estimation initiale du nombre de contaminés, on peut déduire plusieurs choses. Les pourcentages de létalité de la maladie fournis par la Chine et par son fidèle relais à l’époque, l’OMS, sont absolument sans valeur. Comment expliquer qu’en moyenne, ce pourcentage se situe aux environs de 2.8, mais qu’il atteint 10 % en Italie ? Les projections épidémiques de l’organisation des Nations Unies pour la santé, déduites des événements de Wuhan de décembre à mars, sont sans valeur : elles laissent apparaître que le Covid19 évolue exponentiellement pour atteindre un pic et redescendre aussi tôt.

Or il semblerait, en étudiant les statistiques européennes des trois pays les plus atteints (Italie, Espagne et France) qu’il n’y a pas de sommet de ce qu’on a cru être une courbe de Gauss, mais un plateau, le nombre de contaminés et de décès redescendant petit à petit suite aux politiques de confinement décidées par la plupart des gouvernements européens. En clair, les statistiques chinoises ne valent pas grand-chose, et ont induit en erreur, ce qui a un coût très élevé en matière de santé mondiale …. La France, comme d’autre pays européens, paient le prix de ces statistiques médicales chinoises « bidon » : cela fait plus de trois semaines que le nombre de morts dans la métropole et chez les voisins britanniques, espagnols et italiens, oscille entre 350 et 600 morts, sans qu’une baisse flagrante n’apparaisse de façon notable.

La persécution continue, la résistance aussi …

Le régime chinois n’a pas ménagé ses efforts pour étouffer toute voix dissidente qui ternirait son « succès » dans la lutte contre le coronavirus. Intimidations, admonestations, arrestations, manipulations, disparitions : plus ça change, plus c’est la même chose … Le 1er mars, le Guardian a décrit les filatures organisées par les services de sécurité chinois contre Li Zehua, ex-journaliste de la chaîne d’Etat CCTV de 25 ans de Wuhan, disparu depuis. Dans sa dernière intervention filmée en live chez lui et posté sur Weibo, on voit deux hommes en civil entrant de force dans son appartement, quelques instants avant que la vidéo ne soit coupée.

« La résistance dans un pays d’un milliard quatre cent millions d’habitants est bien là, dans l’ombre, sous le visage impassible de l’unanimité véhiculé par les canaux officiels »

Hu Jia, Militant des droits humains
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L’arrestation du chercheur en droit Xu Zhiyong illustre cette répression. Xu Zhiyong avait décrit le Président Xi Jinping comme un « incapable » dans une lettre ouverte publiée dans le China File du 26 février, intitulée : « Cher Président Xi, c’est l’heure pour vous de quitter vos fonctions » (« Dear Chairman Xi, it’s time for you to go »). Deux citoyens journalistes de Wuhan, Chen Qiushi et Fang Bin, ont également disparu avant le début de mars. Le cas le plus célèbre est celui du médecin Ai Fen, dont on n’a plus aucune trace. Le 11 mars, The Guardian a rapporté les paroles du journal australien 60 minutes, qui expliquent que « la directrice des urgences de l’hôpital central de Wuhan » avait déclaré « que les autorités l’avaient empêchée, elle et ses collègues, d’avertir le monde » au sujet du Covid19. Dans un texte (effacé depuis) publié dans le magazine chinois People (Renwu), Ai Fen avait décrit les efforts de ses chefs pour la réduire au silence. Certaines voix chinoises continuent à tout essayer pour être entendues : Philip Wu, un écrivain freelance à Pékin a par exemple affirmé que « l’épidémie a montré ce pays dans sa corruption, sa bureaucratie, son contrôle de l’‘information et sa censure ». Une armée de volontaires dissidents enseignent à d’autres citoyens comment utiliser des VPN (Virtual Private Networks, sortes de proxy) pour échapper au « Mur de Chine » -pour contourner la censure et surtout ne pas être identifiés par leurs adresses IP-, refoulant toute nouvelle non conforme à la version officielle. Les dissidents chinois procèdent tout d’abord à des captures d’écran d’articles critiques contre le gouvernement ou traitant de faits censurés. En effet, une fois l’adresse IP d’un particulier identifiée, les censeurs et la police chinoise peuvent retrouver ses coordonnées et le convoquer pour un « entretien» et une autocritique, voire une arrestation.

Comme le dit Hu Jia, un vétéran activiste des droits humains à Pékin, on peut « appeler cela une graine – une graine formidable et vitale » poussant sous la chape en béton du régime. La résistance dans un pays d’un milliard quatre cent millions d’habitants est bien là, dans l’ombre, sous le visage impassible de l’unanimité véhiculé par les canaux officiels. Les voix dissidentes émergent à un point que le Ministre de la Sécurité Publique Zhao Kezhi a, dans une réunion fin février, insisté sur la priorité donnée « à la conservation de la sécurité publique » et sur la nécessité de se préserver « des activités de disruption causées par les forces hostiles à l’intérieur du pays et à l’étranger ». Bref, une fois de plus, le ministre a brandi le grand classique du complot de l’ennemi intérieur et des forces extérieures pour évacuer et délégitimer les lanceurs d’alertes, et les discours dissonants …

1 https://www.nytimes.com/1997/09/22/world/premier-of-malaysia-spars-with-currency-dealer.html. https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1997-sep-22-fi-34969-story.html
2 https://www.theguardian.com/world/2020/mar/13/first-covid-19-case-happened-in-november-china-government-records-show-report
3 https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-les-premiers-cas-sont-apparus-des-novembre-en-chine-6778548
4 https://www.leparisien.fr/societe/le-covid-19-s-est-peut-etre-propage-en-chine-des-aout-selon-une-etude-americaine-09-06-2020-8332377.php
5 https://www.businessinsider.com/coronavirus-pandemic-timeline-history-major-events-2020-3?IR=T et https://www.businessinsider.com/coronavirus-patients-zero-contracted-case-november-2020-3?IR=T
6 https://www.theguardian.com/world/2020/mar/13/first-covid-19-case-happened-in-november-china-government-records-show-report
7 https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30746-7/fulltext et https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30200-0/fulltext
8 https://economictimes.indiatimes.com/news/international/world-news/first-covid-19-case-can-be-traced-back-to-november-2017-in-chinas-hubei-province-report/articleshow/74608199.cms?from=mdr
9 https://theconversation.com/chinas-coronavirus-cover-up-how-censorship-and-propaganda-obstructed-the-truth-133095. Lire aussi: https://www.wsj.com/articles/chinese-doctor-who-issued-early-warning-on-virus-dies-11581019816
10 https://chinadigitaltimes.net
11 https://apnews.com/68a9e1b91de4ffc166acd6012d82c2f9
12 https://www.liberation.fr/debats/2020/04/05/un-banquet-officiel-au-coeur-de-la-pandemie-en-chine_1784085 et https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/chine-le-numero-un-de-la-province-du-hubei-berceau-de-l-epidemie-du-coronavirus-demis-de-ses-6734249
13 http://www.inquiriesjournal.com/articles/1093/3/an-explanation-of-self-censorship-in-china-the-enforcement-of-social-control-through-a-panoptic-infrastructure
14 https://www.washingtonpost.com/gdpr-consent/?next_url=https%3a%2f%2fwww.washingtonpost.com%2fopinions%2fchina-tries-to-handle-a-cruise-ship-disaster-by-increasing-censorship%2f2015%2f06%2f03%2f3378dd4c-0a11-11e5-a7ad-b430fc1d3f5c_story.html
15 https://www.theguardian.com/world/2008/jul/31/china.chinaearthquake et https://www.theguardian.com/world/2008/jul/30/chinaearthquake.china
16 https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30154-9/fulltext. Lire aussi https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30076-1/fulltext
17 https://www.nytimes.com/2020/03/13/world/asia/coronavirus-china-conspiracy-theory.html
18 Voir aussi la presse officielle chinoise en anglais du 22 février : http://en.people.cn/n3/2020/0222/c90000-9660792.html
19 Ces rumeurs continuent à être diffusées par la presse officielle chinoise jusqu’à nos jours. Pour preuve, voir http://en.people.cn/n3/2020/0518/c98649-9691334.html, en date du 18 mai. Lire aussi l’analyse du site d’informations américain The Atlantic : https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2020/04/chinas-covid-19-conspiracy-theories/609772/
20 L’article sur le net est à présent introuvable, et pourrait avoir été retiré du web. Lire https://www.bbc.com/news/world-52224331 pour cette théorie complotiste, et d’autres véhiculées par les médias chinois et russes.
21 L’article du site Globalresearch a disparu des moteurs de recherche, mais les médias chinois ont continué à défendre l’idée d’un virus importé, notamment en citant l’Université d’Oxford (de la Said Business School, dont le rapport avec la virologie est au mieux obscur et énigmatique), et l’Institut Pasteur (sic !), entre autres institutions académiques, pour confirmer que le virus du Covid19 n’est pas chinois : ainsi, le 2 mai 2020, https://www.globaltimes.cn/content/1187305.shtml
22 https://twitter.com/zlj517/status/1238269193427906560?lang=fr
23 https://www.scmp.com/news/china/society/article/3075051/chinese-foreign-ministry-spokesman-tweets-claim-us-military
24 Lire aussi l’analyse de la revue géopolitique Foreign Policy sur les installations militaires américaines où le virus aurait été développé d’après les Chinois : https://foreignpolicy.com/2020/03/30/beijing-coronavirus-response-see-what-sticks-propaganda-blame-ccp-xi-jinping/
25 https://ceias.eu/chinas-story-about-covid-19-china-to-praise-america-to-blame-europe-to-learn/
26 https://www.frstrategie.org/publications/notes/utilisation-chine-systeme-credit-social-pour-gerer-epidemie-covid-19-2020. Lire aussi https://www.businessinsider.com/china-social-credit-system-punishments-and-rewards-explained-2018-4?IR=T, https://www.wired.co.uk/article/china-social-credit-system-explained et https://theconversation.com/hundreds-of-chinese-citizens-told-me-what-they-thought-about-the-controversial-social-credit-system-127467
27 https://archive.shine.cn/opinion/foreign-perspectives/Confucian-values-and-Chinas-development-trajectory/shdaily.shtml
28 https://edition.cnn.com/world/live-news/coronavirus-outbreak-03-25-20-intl-hnk/h_90f2fa6912b1f296efbc2d0db8602afc
29 Une commande française de masques détournée vers les Etats-Unis sur un tarmac chinois
https://www.liberation.fr/france/2020/04/01/une-commande-francaise-de-masques-detournee-vers-les-etats-unis-sur-un-tarmac-chinois_1783805
30 https://www.euractiv.com/section/coronavirus/news/spain-returns-faulty-test-kits-to-china-as-covid-19-death-toll-passes-4000-mark/. Voir aussi https://www.efe.com/efe/english/portada/spain-returns-faulty-test-kits-to-china-as-covid-19-deaths-pass-4-000/50000260-4205773
31 https://www.latimes.com/world-nation/story/2020-04-10/china-beijing-supply-world-coronavirus-fight-quality-control
32 https://www.dailymail.co.uk/news/article-8164045/IAIN-DUNCAN-SMITH-stop-kow-towing-despots.html; https://www.dailymail.co.uk/news/article-8163767/Downing-Street-says-China-faces-reckoning-coronavirus.html. Voir plus récemment https://www.dailymail.co.uk/news/article-8403375/EU-accuses-China-Russia-mounting-coronavirus-misinformation-campaigns.html. Lire aussi https://www.theguardian.com/business/2020/jun/10/corporate-kowtow-to-china-lands-hsbc-in-a-deep-political-hole concernant les liens actuels entre HSBC et la politique répressive chinoise en matière de droits de l’homme, en particulier à Hong Kong. D’autres déclarations de Duncan Smith au sujet de la politique commerciale est étrangère chinoise https://www.express.co.uk/news/world/1292128/China-news-iain-duncan-smith-beijing-news et https://www.telegraph.co.uk/news/2020/06/04/will-take-multinational-effort-rein-china/
33 https://www.dw.com/en/coronavirus-china-hid-scale-of-outbreak-us-intelligence-report/a-52988929
34 https://foreignpolicy.com/2020/04/01/china-coronavirus-official-figures-underreporting-pandemic-response-xi-jinping/
35 https://www.express.co.uk/news/world/1268317/China-accused-faking-coronavirus-death-tally-40-times-higher
36 https://www.nytimes.com/2020/04/03/world/asia/coronavirus-china-grief-deaths.html
37 https://twitter.com/jenniferatntd/status/1242190711732285440
38 https://twitter.com/bencowling88/status/1243710412371021825
39 https://www.bbc.com/news/world-asia-china-52194356
40 https://www.theguardian.com/world/2020/mar/10/covid-19-coronavirus-flattening-the-curve
41 Su la censure chinoise de l’internet, lire en particulier https://www.researchgate.net/publication/283477138_Internet_Censorship_in_China
42 https://www.theguardian.com/world/2020/mar/01/li-zehuajournalist-wouldnt-stay-quiet-covid-19-coronavirus
43 https://www.chinafile.com/reporting-opinion/viewpoint/dear-chairman-xi-its-time-you-go
44 https://www.leparisien.fr/international/coronavirus-ou-sont-passes-les-lanceurs-d-alerte-chinois-12-04-2020-8298426.php. Pour en savoir plus sur Chen Qiushi, se reporter à https://fr.wikipedia.org/wiki/Chen_Qiushi. Lire également, sur la répression des voix dissidentes chinoises en temps de covid19, https://www.theguardian.com/world/2020/feb/19/dissent-becomes-another-victim-of-coronavirus-as-china-cracks-down
45 https://www.youtube.com/watch?v=pEQcvcyzQGEhttps://www.theguardian.com/world/2020/mar/11/coronavirus-wuhan-doctor-ai-fen-speaks-out-against-authorities. Voir aussi le site de Reporters sans Frontières, https://rsf.org/en/news/whistleblowing-doctor-missing-after-criticizing-beijings-coronavirus-censorship
46 Voir aussi l’article de recherche https://core.ac.uk/download/pdf/48546284.pdf Censorship in Cyberspace: Accommodation and Resistance Among Chinese Netizens, et sur la lutte lutte contre la censure chinoise : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/04/24/dope-au-coronavirus-le-media-chinois-caixin-defi-la-censure_6037662_4500055.html

47 Il est notamment titulaire du prix Sakharov des droits de l’homme : https://www.saphirnews.com/Prix-Sakharov-pour-la-liberte-de-pensee-le-chinois-Hu-Jia-recompense_a9483.html. Il a été libéré des prisons chinoises en 2011 : https://www.lefigaro.fr/international/2011/06/26/01003-20110626ARTFIG00023-la-chine-libere-le-celebre-dissident-hu-jia.php
48 http://www.xinhuanet.com/english/2020-02/05/c_138755885.htm, http://english.www.gov.cn/premier/news/202002/04/content_WS5e397b4ec6d0a585c76ca6b5.html, sites d’information, officiels chinois.