Entretien avec Farid El Yamni, porte parole du collectif Justice Et Vérité Pour Wissam

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“La police semble être le dernier rempart entre la colère populaire et un régime impopulaire”

Arrêté par une brigade de police la nuit du 31 Décembre 2011 suite à un jet de pierre, Wissem El Yamni fut retrouvé inconscient dans un couloir du commissariat de Clermont-Ferrand. Transporté à l’hôpital dans un état critique, il décèdera dix jours plus tard.

Malgré les hématomes et les multiples fractures observés sur le corps et constatés par l’équipe médicale, la version officielle avancée par l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) avait tenté de laisser croire que Wissam était mort à cause de la technique du pliage (lorsqu’un policier maintient une personne assise, la tête appuyée sur les genoux, afin de l’empêcher de bouger). Puis cette version ne prenant pas, la mort fut attribuée à la consommation de stupéfiants -afin de démobiliser les soutiens-, ce qui fut encore contredit par les expertises toxicologiques.

“Trois témoins ont entendu mon frère se faire torturer” Farid El Yamni

Le combat mené par Farid El Yamni est aujourd’hui suspendu à la volonté de la juge d’instruction d’auditionner les trois témoins clés qui pourraient expliquer la présence de trace de coups portés et les hurlements entendus dans le commissariat. Depuis huit ans, la juge refuse obstinément de les entendre.

Le cas Wissem El Yamni comme les cas Babacar Gueye, Adama Traoré, Liamine Dieng, Dédric Chouviat parmi tant d’autres, mettent en lumière le combat inégal mené par les familles de victimes des violences policières en France et le cynisme de la machine administrative qui est prête à tout pour disculper la Police.

Cette discussion avec Farid El Yamni a aussi porté sur les stratégies de lutte, les solidarités manquantes et la réforme possible ou non de la police.