“La résistance palestinienne, ce n’est pas seulement le Hamas” déclare Ahmed Kraira, étudiant Palestinien de Gaza établi en France.

Les Idées Libres avec Yasser Louati: “Vivre et mourir à Gaza”. Invité Ahmed Kraira

Alors que le bilan des massacres perpétrés par l’armée israélienne s’élève à plus de 1300 blessés et 200 morts dont 59 enfants et 35 femmes, la France ne semble pas être perturbée au point de remettre en question son soutien indéfectible à Israel.

Les récentes images de bâtiments résidentiels détruits dont celui qui abritait les locaux d’Al Jazeera et de l’Associated Press s’expliquent dans la plupart des médias français comme des dommages collatéraux en raison de “présence du Hamas” dans ce bâtiments, même si le secrétaire d’État américain lui même déclare ne pas avoir vu de preuves.

Dans la description des évènements, la plupart renvoient dos à dos le Hamas et Israel ou bien les violences parvenant des “deux camps” et presque personne personne ne rappelle qu’Israel est la puissance qui occupe la Palestine et que les palestiniens ne font que résister. Lorsque ces derniers manifestent pacifiquement comme lors de la marche du retour qui s’est déroulée du 30 Mars 2018 au 27 décembre 2019, ce sont les tirs nourris des snipers qui les ont accueillis. Lorsqu’ils prennent les armes, ils sont accusés de terrorisme. Cet argument du terrorisme palestinien tourne en boucle depuis des années sans jamais remettre les choses dans leur contexte pour une meilleure compréhension des évènements: le colonialisme israéliens remonte à 1948, date de la Naqba ou “catastrophe” qui a vu près d’un million de palestiniens être chassés de leurs terres et de leurs maisons au profit de colons juifs venus d’Europe de l’Est puis de toute l’Europe, de Russie et d’Amérique du Nord.

Concernant la bande de Gaza, avant même que les bombardements israéliens débutent, cette dernière est depuis 2007 sous blocus terrestre, maritime et aérien avec des conséquences désastreuses pour les civils. Deux millions de personnes vivent dans la bande de Gaza sans aucun moyen d’en sortir, d’accéder à de l’eau propre, à l’électricité sans coupure arbitraires d’Israel. Le blocus est tel que même des produits comme les biberons, les matières plastiques, les équipements de piscine pour enfants, appareils électroniques, jouets, robes de mariage, produits cosmétiques ou les matériaux de construction de base sont interdits.

Le Comité international de la Croix-Rouge note également que 90% des 4000 pêcheurs de Gaza sont passés sous le seuil de pauvreté » car l’accès aux eux profondes leur est interdit.

La solution à deux états est même devenue impossible tant israel l’a rendu imposisble par son expansion coloniale, son mur de séparation et sa politique d’épuration ethnique.

Dans cet entretien, Ahmed Kraira, jeune étudiant gazaoui basé à Paris, est venu nous parler du quotidien à Gaza, de sa famille sur place et comment sa génération a vécu plusieurs guerres en moins de 15 ans.